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JEF
Juin 2022
Les livres sont en vente à la Fondation et sur notre site. Ils seront disponibles en librairie dès le 25 août.
La joie de
témoigner, longtemps après…
Si
depuis de nombreuses années en conférences ou en interview je parle volontiers de
Jacques, je savais qu’écrire sa vie serait une toute autre aventure, celle que
j’inaugure par ce premier livre de la série à venir. Dès la création de la Fondation en 1981, je
caresse le rêve de témoigner, de raconter, de rédiger pour évoquer la
personnalité, le talent, la vie exceptionnelle de cet homme qui me fascine
depuis mes tendres années, mon père.
Cependant j’estimais qu’avant de prendre
la plume, il me fallait encore et encore me confronter à la multitude des expériences
de la vie : au poids parfois embarrassant du destin, aux douleurs qui vous
lacèrent les soirs de défaite, et aux éclatements du cœur les jours de bonheurs
indicibles. Âgée seulement de trente printemps j’aurais trouvé peu crédible d’écrire
la vie d’un homme riche de tant d’existences toutes vécues intensément. C’est donc
bien intentionnellement que j’ai laissé couler le fleuve du temps, ce qui m’a
permis d’approfondir mes recherches.
Aujourd’hui, au constat du nombre des
années qui augmentent régulièrement au compteur de celles déjà écoulées, il est
temps, me semble-t-il, d’évaluer avec lucidité mais sans la moindre certitude, le
chemin restant. Une des intentions de cette chronique
d’une vie est d’intégrer la rigueur d’une chronologie systématique, de
m’astreindre au rythme du temps, notion si importante pour mon père. Ce
déroulement du fil des jours
me permet de présenter l’homme dans son époque, son contexte
familial, social, politique et culturel.
Ce
principe de la chronique m’offre également l’occasion d’éclairer la complexité
des émotions d’un instant et de m’exprimer au présent. Telles des fenêtres sur
cette route du temps, je glisse parfois le long du chemin, dans leur contexte, quelques
mots présentant des femmes et des hommes, avant leur rencontre avec Jacques, les
futurs témoins de sa vie. Je ne pouvais passer sous silence que, comme
tous les Bruxellois, mon père grandit tout naturellement avec l’accent de sa
ville. C’est pourquoi, de nombreuses expressions de ce dialecte qu’il pratiqua
toujours avec joie, parsèment le texte. Les doigts dansant sur le clavier, lors de
descriptions de paysages, de décors ou d’émotions, régulièrement, des mots, des
fragments de phrases, en provenance de ses textes ou chansons jaillissaient
spontanément, s’invitant dans le récit. Je ne les ai pas repoussés, au
contraire et je mentionne le titre du texte d’où ils proviennent.
À
travers ces pages abondamment illustrées de ce premier ouvrage, je vous invite
à faire la connaissance de mes grands-parents paternels, de leur jeune garçon
turbulent, ce Jacky qui malheureusement traverse une guerre qui n’en finit pas
et qui s’impose comme unique réponse à ses interrogations d’adolescent.
Plus de 40 ans après l’envol de Jacques, cette « Chronique
d’une vie », la sienne, ce récit, entre souvenirs, témoignages et
document, reste surtout, le fruit d’une vie, la mienne, rédigée avec la joie de
témoigner, longtemps après… Fils de France
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ExtraitRésumé : En ce mois de janvier
1947, non sans enthousiasme, Jacky commence à participer aux réunions du
mouvement de jeunesse La Franche Cordée où il rencontre de nombreux jeunes.
La chape de solitude qui étouffe le quotidien de mon
père depuis son renvoi de l’institut Saint-Louis semble se dissiper comme un
brouillard grâce aux nouveaux contacts qu’il établit au sein du mouvement de
jeunesse. Libéré de ses obligations scolaires, il décide de se consacrer aussi au
cercle de jeunes et à son petit journal de quartier imaginés par les randonneurs
de l’été dernier lors de leurs échanges autour du feu du soir.
Le groupe rassemble déjà une dizaine d’intéressés qui,
ravis de cette initiative mon père, passent ses journées à préparer les prochaines réunions, à agencer
un agenda d’activités, proposant des rencontres de poésie, de littérature, des
sorties cinéma. Ils s’investissent également dans la réalisation de la
publication qui permettra à chacun de s’exprimer, de partager ses passions. Mais quel nom attribuer à cette publication ? Mon père propose « Espoir ».
Sans attendre de trouver le nom du journal mon père
prend la plume et rédige un texte pour exprimer les souhaits partagés par
l’équipe de la rédaction à vouloir construire une grande amitié. Grâce à ces nombreuses réunions mon père retrouve
son énergie, ses enthousiasmes comme ceux qui l’animaient lors des préparations
des pièces de la dramatique à Saint-Louis. Il a un tel besoin de compagnie, de
ressentir et de pratiquer l’esprit d’équipe !
Lors de ces rencontres, il écoute ses camarades qui présentent des ouvrages, des auteurs, des cinéastes ou des compositeurs,
n’hésitant pas à noter des titres, des noms, prenant souvent le temps de s’informer
plus amplement auprès d’eux. Ses amis deviennent ses nouveaux professeurs.
Robert,
toujours attiré par la littérature, témoigne dès qu’il le peut, de sa sensibilité
au lyrisme de Victor Hugo. Cherchant toujours à convaincre ses camarades de la
supériorité indiscutable de son auteur préféré, mon père ne manque pas de citer Émile
Verhaeren, publié dans la revue d’Art moderne du 11 juillet 1886 :
« Nous
serions sans poésie colossale, si tels génies ne se levaient soudain et n’incarnaient
en eux l’utopie de tout un siècle. C’est ce que Hugo a fait. »
Mélomane,
passionné de jazz, Jean reste intarissable sur ce sujet.
Suivant
les itinéraires et les audaces littéraires de Rimbaud, Marcel admire les vers
libres du jeune poète nomade et Nestor est touché par la poésie graphique
d’Apollinaire.
Mon
père ne se lasse pas de partager avec ses compagnons d’aventures de juillet
dernier son attrait pour la musique classique, sa passion pour la poésie de
Verhaeren qui semble continuellement chanter à ses oreilles. Jacky évoque aussi
la sortie de certains films ou ceux découverts avec son ami Robert Kaufmann
qui, malheureusement blessé par une mine depuis le 7 septembre 1945, assume son
quotidien sans ses deux bras.
Toutes
ces conversations alimentent joyeusement les échanges, les réflexions se concluant
parfois par des décisions d’articles à rédiger, à publier dans les futures colonnes
du journal qui cherche encore son nom…
Sans trop attendre le fruit des délibérations de
ses camarades à la suite de sa proposition du titre Espoir, Jacky souhaite avancer dans
la maquette du périodique.
Il cherche, imagine et dessine plusieurs projets de
mise en page, sans jamais oublier de mentionner le nom du directeur de ce mensuel
de quartier, le sien !
Au cours de l’une des réunions, mon père avance
l’idée de publier un article qui évoquerait la Belgique. Il raconte son émotion
de l’année dernière en pénétrant pour la première fois dans la somptueuse salle
du Théâtre royal de la
Monnaie.
À
17 ans, en 1946, ma mère m’a emmené voir l’opérette, « Le Comte de
Luxembourg à la Monnaie[1]. »
C’est le compositeur autrichien Franz Lehar, célèbre
pour son opérette bien connue, « La Veuve joyeuse », qui signe la musique de ce
spectacle en 3 actes, créé en 1909. Durant la représentation, Lisette se réjouit
d’entendre ces airs qu’elle connait si bien, ces mélodies qui lui rappellent sa
jeunesse : « Je
vais être mariée »
ou encore « Bonheur
n’est-ce pas toi ? » Lors de la belle scène du bal, lorsque les danseurs
glissent avec élégance sur une valse viennoise, Jacky se met à rêver qu’il tournoie
lui aussi sur la belle et grande scène du théâtre, avec Suzanne comme partenaire.
Ce souvenir de sa présence en ce lieu le décide à rédiger en quelques
lignes, l’historique du bâtiment et sa somptueuse salle de spectacle… Toujours
en recherche d’un nom pour leur publication, au cours d’une réunion, Raymond se
souvenant du moment précis où naquit le projet, quand tous étaient rassemblés
autour du grand feu de fin de journée, souhaite, par le choix du titre,
transmettre aux futurs lecteurs la magie de cet instant. Les garçons
s’accordent sur l’évidence du symbole rassembleur et « Le Grand
Feu » est né !
[1] ➡️ EUROPE n°1 - 19 mai 1968 - Entretien de Jean Serge avec
Jacques Brel
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Chaque mois, la Fondation Brel vous propose un extrait d’un des nombreux témoignages du film "J’arrive".Ce mois-ci, Isabelle Brel
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| Ce mois-ci, Brel@home vous propose Brel à KnokkeTour de chant de Jacques Brel à Knokke-Le-Zoute en juillet 1963 au cours duquel il interprète pour la première fois sa chanson « Mathilde ».
Chaque année, Jacques Brel se produisait en concert à Knokke-Le-Zoute au cours de ses tournées. C’est lors de ce concert au Casino de Knokke le 23 juillet 1963 que Brel interprète pour la première fois Mathilde. Chansons : Bruxelles, Rosa, La Fanette, Les Fenêtres, Quand on n’a que l’amour, Mathilde, Les Vieux, Le Plat Pays, Le Moribond, Les Bigotes, Madeleine. * Disponible en langues sous-titrées : Français, Néerlandais, Anglais, Allemand, Espagnol, Portugais, Italien, Polonais, Russe, Hébreu, Japonais, Chinois, Arabe. | | |
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| Livre d’or« Nous avons découvert la ville de Bruxelles en suivant la visite guidée « audioguide ». C’était une façon idéale de rentrer dans le coeur de la ville et de son histoire, accompagnés par la musique de Brel, les témoignages. Nous avions le sentiment d’être privilégiés et d’être présentés à la famille bruxellois par des amis. Belle dégustation à la Bécasse également ;) » Sabine, promenade audioguidée, le 18/04/2022. « Très sympathique promenade sur les traces de Jacques Brel, l’exposition valait le détour pour moi qui ne connaissais Brel que par ses chansons les plus célèbres ! » Renaud, visite combinée, le 01/05/2022. « Une très belle façon de faire le tour de Bruxelles tout en écoutant des belles chansons. Merci. » Promenade audioguidée, le 30/04/2022. | | |
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| Pendant ce mois d'avril, les oeuvres de Jacques Brel ont inspiré…
Le
Moribond
Dans un court-métrage intitulé "Un Genre de
Testament" réalisé par Stephen
Vuillemin. Synopsis : Deux femmes portent le même nom et le
même prénom. C’est un hasard, elles n’ont aucun lien de parenté et ne se sont
jamais rencontrées. L’une, jeune, poste régulièrement des photos d’elle sur
les réseaux sociaux. L’autre, plus âgée, vient de mourir d’un cancer. Ne me quitte pas
Dans une interprétation de Irene Gómez.
Madeleine
Dans un film intitulé « Le Consentement » réalisé par Vanessa
Filho. Synopsis : Au milieu des
années 80, élevée par une mère divorcée, Vanessa comble par la lecture le vide
laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle
rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le
premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans
aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui
porte… Ne me quitte pasDans un recueil intitulé « Compil. Multi Instruments Vol. 1 » à paraître aux Editions Aède Music. | |
| AgendaLes 3 et 4 juin Spectacle « Beaux et cons à la fois ». Plus d'informations sur https://www.laurentberger.com/beaux-et-cons Vendredi 10 juinArnaud Van Lancker (accordéon-chant) et Frédéric Tetaert (guitare-chant), de la Compagnie de Tire Laine, prêtent leur savoir-faire au répertoire du grand Jacques Brel. https://www.ot-hautsdeflandre.fr/fr/agenda/sur-les-traces-de-jacques-brel
Vendredi 24 juin
Concert public de Didier Caesar et Paul Amrod à Friedrichshafen sur la rive nord du lac de Constance le vendredi 24 juin de 19 à 21 heures. | | |
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| | © Fondation Jacques Brel d’utilité publique 2018. | | |
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