JEF 
Septembre 2021

 
 
 

La Seine qui se promène

Ma fille, Joana Gilson, qui a participé à la restauration des travaux de nos locaux en 2018, est devenue administratrice de la Fondation en novembre dernier.

Le samedi 24 avril 2021, longeant la Seine qui se promène, elle s’approche d’un pianiste installé au milieu du pont Saint-Louis. Dans ce paysage urbain, parmi les promeneurs, les cyclistes, les trottinettes et les patins à roulettes, comme tant d’autres, elle s’assied sur le trottoir appréciant les mélodies interprétées dans ce décor somptueux où le Sacré-Cœur se dessine à l’horizon. Joana participe à ce concert impromptu dans un Paris printanier qui s’ébroue après l’immobilité de ses mois de léthargie, sortant doucement de ses couvre-feux et restrictions.

Charmée par l’émerveillement de ce temps suspendu, elle imagine partager avec d’autres l’émotion qu’elle vit et c’est ainsi que naissent, quelques mois plus tard, à Bruxelles ‘Les concerts sur la place’.

Son idée est d’offrir en toute simplicité sur notre belle place de la Vieille Halle aux Blés, un moment de rencontre, des liens de convivialité où se retrouvent et se mêlent la bonne humeur des terrasses bavardes, les amis et élèves du Conservatoire voisin et les passants flânant sur le pavé bruxellois, découvrant le charme des lieux. A leur tour, attirés par l’ambiance musicale, ils s’installent heureux sur le bord du trottoir et écoutent ces artistes qui, après ces longs mois de silence, de solitude et de salles vides, viennent offrir leur  talent, leur joie et leur passion à un public dont vous pourriez vous aussi faire partie un jour, sur cette place chauffée au soleil, sous le ciel de Bruxelles. 

France Brel

 
 
  
 
 
 
 
 


 
 
 

Programmation :

Le dimanche 05/09 Classique
Xavier Locus (piano) et Maxime Stasyk (violon)

Le dimanche 19/09 Classique
Mathilde Viane (violoncelle) et Alexis Delporte (violon) et Melissa Dattas (alto)

 
 
 
 
 
 
 
 
 

France continue à vous présenter les intentions de la chronique qu’elle écrit et l'illustre par un extrait

 Mon père l’a souvent exprimé et chanté, l’un de ses plus grands regrets est celui d’avoir vécu la guerre. Le contexte politique dans lequel il grandit durant cette période de conflit a laissé des traces inoubliables. Les discours,  les offensives,  la propagande de l’ennemi, les restrictions, l’exode de nombreux belges, les déportations, l’organisation de la Résistance, les séparations, les chagrins, les deuils, les bombardements sur Bruxelles ont marqué le quotidien de la famille Brel et celui de Jacques.   

Durant l’été 1940, à Bruxelles, les Allemands sabotent les locaux de la Radio belge, l’INR, (Institut National de Radiodiffusion). L’occupant place des émetteurs plus mobiles demandant au personnel de rester et de travailler comme avant. C’est la naissance de Radio Bruxelles, la station collaborationniste. Ses ondes diffusent des émissions de divertissement entrecoupées de nombreux messages de propagande et d’annonces diverses adressés aux Belges sur les routes de l’exode pour les informer que, sans crainte, ils peuvent revenir au pays.

  Au nom de tous les Belges demeurés ou revenus en Belgique, nous lançons cet appel, destiné à tous les Belges réfugiés en France. […] Depuis des mois nous vous attendons, depuis des mois l’inquiétude et l’angoisse se sont installées dans vos foyers. Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Pourquoi ne revenez-vous pas ? […] Les soldats, les jeunes gens, les civils peuvent revenir librement en Belgique. […] Dès la frontière ils s’adresseront en toute quiétude aux autorités allemandes qui les aideront à rejoindre la mère patrie. […] Quant aux mensonges officiels ou non, ne leur accordez plus qu’un mépris absolu. Tout cela est fini, tout cela est révolu. Tout cela c’est le passé. La Belgique de demain, la Belgique que vous nous aiderez à reconstruire est un pays nouveau, où il règnera plus d’ordre, de justice et de solidarité que jadis[1].

Cherchant à accentuer encore la « bonne foi » de ces annonces vantant « ce nouveau pays à construire », Radio-Bruxelles diffuse de nombreuses chansons, peut-être avec l’intention d’endormir les consciences. Les programmateurs offrent généreusement à leurs auditeurs des romances comme ce célèbre duo de Mireille et Jean Sablon, Puisque vous partez en voyage.

Le 14 septembre 1940 alors que l’envahisseur tente de convaincre les Belges, chez les Brel, le début de ce mois de septembre est douloureux. À peine sortie de l’inquiétude dès le retour de Pierre, ma grand-mère retrouve le goût amer des larmes et pleure le décès de sa sœur Catherine, la marraine de Jacky. La famille Vanneste n’est pas épargnée non plus. Léontine, la sœur de Romain, enterre son fils aîné Herman, qui, âgé de trente-trois ans, travaillait à l’usine et représentait la nouvelle génération.

Pourvu que nous vienne un homme[2]

En réponse à ces messages de propagande, à Londres dans les locaux de la BBC dont l’écoute est interdite par les Allemands, une émission destinée à la population belge s’organise.

Le 28 septembre 1940 marque le début des émissions quotidiennes en direction de la Belgique, diffusées alternativement en néerlandais et en français. Cette date ne doit rien au hasard. Elle est choisie parce qu’en 1918 elle marqua le début de l’offensive libératrice de l’armée de l’Yser dans les Flandres. Georges Wauters, speaker au service information, présente le créateur de Radio-Belgique, Victor de Laveleye.

  C’est un fonctionnaire du ministère de l’information britannique dénommé Nicholson qui écoutant un jour Radio-Bruxelles et ayant été scandalisé par les propos entendus à cette radio concernant l’ambassadeur Cartier de Marchienne et le gouverneur belge, qui a jeté l’idée de créer une radio pour les Belges à Londres. […] C’est Victor de Laveleye qui a été choisi pour parler aux Belges en pays occupé. […] Il fallait combattre cette propagande qui était odieuse. […] Il fallait aussi faire savoir, ce qui était essentiel, au pays occupé, qu’il n’était pas seul, que les Anglais poursuivaient la guerre et que si les jours étaient encore sombres, il y avait tout de même un espoir de voir un jour les États-Unis se joindre à l’effort britannique. Nous avons eu au départ une émission le soir, vers les 7 h. 30 du soir. Un quart d’heure pour les Belges d’expression française et un quart d’heure pour les Belges d’expression néerlandaise[3].

Reprenant comme générique les premières notes de la IXe symphonie de Beethoven, pour soutenir le moral des civils restés au pays, un jour sur deux, Victor de Laveleye s’adresse aux Belges sur Radio-Belgique. Ils sont très nombreux, de l’autre côté de la Manche, à écouter la diffusion de ces messages et encouragements. Chacun apprécie cette voix de la liberté espérée qui conclut toutes ces émissions par cette formule :

Et chaque jour notre voix toute proche vous dit : Courage on les aura les Boches !

En septembre 1940, dans cette atmosphère de drames familiaux et d’informations macabres, fruits de la folie des hommes qui envahit toute l’Europe, Pierre retourne sans grand enthousiasme sur les bancs du collège, fréquentant désormais l’institution des Joséphites à Louvain. Récemment confronté aux difficultés et aux épreuves, Pierre a rencontré une version plus exaltante de la vie que ces heures passées sur les bancs d’une salle de classe. Dès la reprise de ses études, il s’ennuie et travaille peu. Nourrissant plus que jamais leur projet de succession filiale pour l’avenir de leur société, son père et son parrain Amand, constatant la léthargie de Pierre devant ses livres scolaires, et toujours sous le choc du décès d’Herman, décident que le jeune homme prendra le chemin de la cartonnerie familiale.

À suivre… 

 
 
  
 
 

Victor de Laveleye

 
 
 
 
 


Histoire de la Fondation Brel en 12 épisodes
Episode 8/12

 
 
 

Du 19 mars 2003 à avril 2004 à Bruxelles

En 2008, à l’occasion du 30e anniversaire du décès de Jacques, la Fondation propose au public une nouvelle exposition : « J’aime les Belges ». Les archives sont tellement nombreuses sur le sujet que, ne pouvant toutes les transmettre dans la scénographie de l’exposition, je décide de les offrir au public sous la forme d’un film évoquant la relation de mon père à son pays.  lire la suite

 
 
  
 
 
 
 

Pendant ce mois d'août, les oeuvres de Jacques Brel ont inspiré… 

 
 
 

Les Singes et Les Marquises

Reprises dans le roman « L'Île sirène » qui retrace l'histoire d’amour entre un jeune Marquisien et une sirène. Parution prévue pour novembre 2021 aux éditions Haere Po. 

Ne me quitte pas 

Dans une série Netflix « Queen of coal ». Histoire en quatre épisodes sur la rédemption, les secondes chances et l'amour surmontant toutes les différences. C'est l'histoire de Sylwester - un tailleur et drag queen à la retraite, qui a quitté la Pologne pour poursuivre sa carrière à Paris. Contrairement à une promesse qu'il s'est faite il y a des années, il décide de retourner dans sa ville minière natale lorsqu'il reçoit une lettre de sa petite-fille. Le voyage prend une tournure inattendue, forçant Sylwester à affronter son passé.

Marieke

Cité dans un livre sur les influences entre la Belgique et la Grande Bretagne (Palgrave Macmillan), de Marysa Demoor. 

Ces gens-là

Un extrait de la chanson dans le livre autobiographique de Florent Pagny à paraitre chez Fayard en octobre 2021.

Ne me quitte pas

Dans le spectacle musical « Little Girl Blue » consacré à Nina Simone dont la première représentation a eu lieu le 4 août au Goodspeed Opera House.

Ne me quitte pas

La chanson « Ne me quitte pas » arrangée par Nicolas De Cock, chanté par David Linx et accompagnée au piano et à l'accordéon (Philippe Thuriot lors de la la 11e édition des World Choir Games, un grand festival choral où des chorales du monde entier se réunissent pour participer à des concours et des concerts, qui aura lieu en novembre 2021.

 
 
 
 
 

Film « J’arrive » - Vos témoignages

« Un beau témoignage sur notre «  Grand Jacques » et qui rajoute une strophe à la valse à mille temps qu’il nous a offerte en cadeau. » 

« Magnifique !!! Film émouvant avec des témoignages faisant mieux comprendre qui était ce grand Monsieur « Brel » ! » Paul

« Bravo Jacques pour vos belles leçons de vie et bravo France pour cet hommage plein d’amour et de reconnaissance. » Mathieu

« Merci pour ce voyage qui nous amène à l’essentiel. » Céline

 
 
  
 
 
 
 

             

 
 
 

© Fondation Jacques Brel d’utilité publique 2018.

 
 
 
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