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JEF
⭐ Je vous souhaite une année
contagieuse de gentillesse, riche de partages, de marques d’affection et de
belles inspirations. ⭐France Brel
Janvier 2022
Une île au large de
l’espoir[1]
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| Ce vendredi 10 décembre, la Fondation a reçu une Muse, en provenance des temps lointains de sa mythologie. Généreusement offerte par la Sabam, elle vient saluer les 40 ans de notre travail. Un immense merci ! Je suis sensible à cette reconnaissance émanant du pays natal du poète. Mais que l’on ne s’y méprenne pas ! Ces années sont passées comme un souffle, me donnant rarement l’impression de travailler. Chaque matin je me lève la joie au cœur, heureuse d’avoir créé en 1981 la Fondation, ce lieu qui accueille un public de tous âges, aussi diversifié que celui de Jacques. La Fondation est la concrétisation d’un rêve longtemps caressé, celui de partager au quotidien mon respect et ma fascination pour l’œuvre et la personnalité de mon père qui souhaitait sans cesse ‘vouloir consoler les hommes’.[2] Au terme de ces 40 années, moissonnant aujourd’hui les fruits de nos travaux de recherches, d’archivage et de sauvegarde de documents, me revoilà à l’aube de nouvelles réalisations. Sous le titre générique, ‘Jacques Brel, Chronique d’une vie’, j’entame un récit de mémoire, de témoignages, à travers des films et des ouvrages à paraitre dont je vous reparlerai dans les mois à venir. L’arrivée de cette Muse m’apparait donc comme un beau présage mais je souhaite toutefois ne pas me l’approprier entièrement et la dédier à chacun de vous. Que cette Muse vous accompagne et vous inspire, sur les itinéraires de vos voyages intérieurs, vous qui aujourd’hui espérez concrétiser, peut-être en 2022, un rêve, un projet, grandiose ou discret, enfoui dans votre jardin secret, telle une île au large de vos espoirs. | |
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| | Une oeuvre de Hubert Féguenne | |
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| Voici un extrait du récit pour l’année 1945
Ce
23 septembre 1945, âgé de 16 ans, non sans émotion, mon père ouvre le nouveau cahier cartonné bleu,
conservé et prévu pour cet instant, le début d’une histoire à raconter. Dans le
coin supérieur droit de la couverture, il colle une étiquette, semblable à
celles qui figurent sur ses livres et y inscrit, en le soulignant, le titre de
son nouveau récit : Chemineau[1]. Désormais Jacky, dès la fin des cours, est très empressé de rentrer
chez lui pour prendre la plume. Se laissant guider par son imagination, le
jeune auteur se donne rendez-vous avec sa liberté, celle de dessiner les mots.
Il transcrit ses réflexions, décrit les visages des personnages qui ne cessent
de virevolter autour de lui toute la journée. Comme l’année dernière à pareille
époque, le jeune auteur s’offre la joie d’écrire. Son nouveau récit n’est pas sans lien avec son
texte Dans les dunes. Il n’a jamais vraiment cessé de songer à l’homme qui laissa dans le sable les traces de ses
pas. Aujourd’hui, il imagine un homme
en perpétuel cheminement. L’été dernier c’est lui qui cheminait sur les routes avec la troupe de
la Dramatique. Peut-être les adolescents y croisèrent-ils les itinéraires
d’errance de promeneurs solitaires, de vagabonds, à l’image du héros
de Chaplin, Charlot. Ce personnage que Jacky crée aujourd’hui est sans doute en lien aussi
avec le celui qui pleure sa destinée en fin de vie,
dans le texte de son frère Pierre. Mais il fait penser également à celui qui commence Les
Misérables, l’œuvre de Victor Hugo, l’auteur français, travaillé en classe
il y a peu et qui décrit par ces mots, son Chemineau :
C’était un homme de moyenne taille,
trapu et robuste, dans la force de l’âge. Il pouvait avoir de 46 à 48 ans.
Une casquette à visière de cuir cachait en partie son visage brûlé par le
soleil et par le hâle. Sa chemise de grosse toile jaunie laissait voir sa
poitrine velue. Il avait une cravate tordue en corde, un pantalon bleu usé et
râpé, blanc à un genou, troué à l’autre, une vieille blouse grise en haillons,
à la main, un énorme bâton noueux, les pieds
sans bas dans des souliers ferrés, la tête tondue et la barbe longue[3]. Chemineau, est aussi le titre d’un des
premiers courts-métrages muets, produits par les Frères Pathé, vu en 1905 par Romain et Amand[4]. Contrairement au chemineau de ce film, dès le début de son récit,
Jacky fait cheminer son héros sur les routes ensoleillées de l’été, comme
celles suivies par les jeunes gens lors de la tournée à vélo des dernières
vacances, quand ils découvraient les maisons fleuries ouvrant leurs fenêtres à la symphonie du soleil[5]. Témoignant de sa passion pour la musique, mon père n’hésite pas à
choisir pour son récit un vocabulaire qui s’y réfère. Et dans l’âme toute troublée de ce vieux jeune, tous ces
sentiments confus qui se rencontraient formaient une rapsodie… dansaient une
folle sarabande. Une rapsodie toute emplie de douceur, de puissance et de
printemps[6].
Le chemineau imaginé par Jacky se prénomme César. Peut-être en écho à
l’un des personnages créés par Marcel Pagnol dans sa trilogie marseillaise,
César, le père de Marius. Ce dernier rêvant sans cesse de quitter le port
vers les îles Sous-le-Vent pour reprendre un extrait du film et qui
longtemps après revient sur les lieux de ses amours abandonnées. Au début du récit de mon père, César s’approche de Rongignac, petite
ville imaginaire, au nom évocateur du Sud-Ouest français, région où Pierre
séjourna plusieurs mois en mai 1940. […] Un chemineau,
50 ans, un chapeau de paille que la pluie avait baptisé… Une bouche qui
n’avait jamais chanté, une barbe de trois jours, un restant de col de chemise
où s’accrochait, Dieu sait pourquoi, une cravate verte à pois. […] Derrière lui, la route et ses désillusions, devant lui,
Rongignac une petite ville comme les autres qu’il quitterait demain à l’aube. […] Assis sur un banc, il [le chemineau]
regarde d’un œil froid cet endroit où plus qu’ailleurs encore s’exprime la
bêtise humaine : la foire. De son banc que les lumières faisaient
danser sur les façades des maisons, le chemineau écoutait la rapsodie des
hommes… et il se sentait un peu gêné d’en être un. […] Mais il était un philosophe et il savait bien que jamais
cela ne changerait et que le monde resterait toujours le même puisque depuis
bientôt 40 ans rien n’avait changé. […]
Les hommes couraient toujours stupides et inutiles après l’argent des autres ou
simplement après un rêve[7].
À suivre…
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Chaque mois, la Fondation Brel vous propose un extrait d’un des nombreux témoignages du film "J’arrive".Miche Brel, épouse de Jacques Brel depuis le 1er juin 1950Contexte : Jacques Brel quitte Anvers sur son bateau, fin juillet 1974. Comme convenu, Miche, son épouse, rend visite durant le mois d’août à leur grand ami, Jojo, hospitalisé à Paris.
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| Pendant ce mois de décembre, les oeuvres de Jacques Brel ont inspiré… | | |
| Les Vieux
Un extrait de la chanson « Les Vieux » dans un ouvrage de Jérôme Sueur, intitulé « Le Son de la terre » à paraitre en février 2022 aux éditions Actes Sud. La ColombeDans une nouvelle production audiovisuelle brésilienne « O Canto Livre de Nara Leao », par la compagnie brésilienne Globo. Isabelle et Le Prochain Amour La rencontre de la chanteuse-compositrice Isabelle Rigaux et de l’univers pianistique de Philippe Decock a donné naissance à un CD hors du commun, rempli d‘émotion et de finesse. 15 titres d’auteurs majeurs de la chanson française comme Jacques Brel, Barbara, Lynda Lemay, Alice Dona, Claude Nougaro, Romain Didier et Pierre Perret ainsi que des chansons d’Isabelle Rigaux.
Ne me quitte pasSynchronisation de la chanson Ne me quitte pas dans un court métrage « Short fiction film with Norwegian Rap Duo KARPE ». Ne me quitte pasDans sa version anglophone « If you go away » dans un court film documentaire de 12 minutes consacré à Eartha Kitta. L’Homme de la ManchaDans un travail universitaire sur l’oeuvre de Don Quichotte de Cervantès, plus particulièrement sur l’adaptation en comédie musicale « L’Homme de la Mancha » par une étudiante en Lettres et Sciences humaines à l’Université de Paris. L’Ostendaise, Amsterdam, FernandReprises dans le nouveau CD de Viktorie & František Band.
Ne me quitte pasIncorporation de la chanson « Ne me quitte » pas dans un numéro de clown présenté par le Cirque du Soleil dans leur prochain spectacle « Icons 2022 », qui sera programmé pour être joué en Arabie saoudite en février 2022. Ne me quitte pasDans une nouvelle série pour Apple TV+, intitulée « Loot » avec Maya Rudolph dans le rôle de Molly, une femme dont la vie apparemment parfaite est bouleversée lorsque son mari la laisse avec rien d'autre que 87 milliards de dollars. Cette série est créée par Alan Yang, lauréat d'un Peabody et d'un Emmy Award (Little America, Master of None), et Matt Hubbard, lauréat d'un Emmy Award (30 Rock, Forever). Rosa
Interprétée par Georges Chelon dans son prochain disque. Jojo, Au suivant, Ne me quitte pas, Les Singes, Marieke, Pourquoi faut-il que les hommes s’ennuient ?, La Valse à mille temps, J’arriveInterprétés par Iris Munos et l’Orchestre National du Sénégal. Revivez le concert live « Et si Brel était une femme ? » capté au Centre culturel Blaise Senghor de Dakar. | | |
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| AgendaLa Promesse Brel - spectacle musicalLa promesse Brel, avec Arnaud Askoy, joue les prolongations à l'Alhambra à partir du 27 janvier 2022 jusqu'en mars ! http://www.alhambra-paris.com/promesse-brel-lo2958.html
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| Mon Brel préféré - spectacle musical
Dimanche 16 janvier 2022 à 19h30 au 16/19 Comédie Marseille. Mon Brel préféré, avec Julien Sigalas et Etienne Champollion qui entreprennent de monter ce spectacle où s’entremêlent puissance et poésie, fulgurance et folie, douceur et rire. https://www.16-19.fr/spectacle/read?esp-spec_id_spectacle=1997 | |
| Vos témoignages« Visite très complète, on ressort d’ici plein d’émotions, des images plein les yeux et des chansons plein les oreilles. » Mathilde, le 12 décembre (exposition) « Merci, c’était une visite et exposition très intéressante. L’exposition montre la merveilleuse vie d’un poète et chanteur fantastique. Nous reviendrons bientôt. » Montana, le 11 décembre (exposition) « La formule combinée est vraiment bien quand on vient juste pour un week-end. Grand merci pour votre accueil. » Le 5 décembre (une journée à la Fondation + film Les Adieux à l'Olympia)
« Een verrassende expo : veel meer over de zanger te weten gekomen, over zijn band met Vlaanderen en over zijn uitgebreid repertorium. » Mark, le 24 novembre (exposition) « Ik vind de film overweldigend, wat een energie bij Jacques Brel en wat een energie bij France Brel en wat en respect van France voor haar vader en haar moeder. » Le 3 décembre (film J’arrive) « Dochter France spreekt over haar vader als een diamant. » Filip Jordens, le 13 décembre, dans l’émission De Wereld van Sofie sur Radio1 (film J’arrive) | | |
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| | © Fondation Jacques Brel d’utilité publique 2018. | | |
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