JEF 

Août 2022

Les séances avec France

En proposant au public l’activité Les séances avec France, je ne mesurais pas à quel point elles m’offriraient tant de moments de joie.

Dès le début de ces rencontres, ouvertes à tout public ou organisées par des particuliers, je reste attentive à vos premiers regards, sourires et émotions. Quand présentant, en début de séance et en quelques mots la Fondation, ses intentions, ses réalisations, je reste sensible aux indices que je lis sur vos visages. J’y détecte vos humeurs, vos sensibilités, votre pudeur. Je vous apprivoise. 

Contextualisant la projection à laquelle vous allez assister, je vous transmets les informations spécifiques à chacune d’entre elles. Ainsi j’insiste sur les gros plans inédits à découvrir dans Les Adieux à l’Olympia, sur le contexte mal connu de la traversée de l’Atlantique, aux personnes venues voir le film J’arrive. Et il en est de même pour tout autre document choisi.

Témoignant rapidement de mon souhait de susciter entre nous une ambiance conviviale, un ton amical, je tente de dissoudre les éventuelles barrières des  convenances et timidités. Pour ce faire il n’est pas rare que je vous pose rapidement l’une ou l’autre question, vous demandant vos prénoms, espérant m’en souvenir jusqu’à la fin de la rencontre…

 Installés confortablement dans les fauteuils de notre Ciné Brel, vous assistez à l’une des projections proposées soit pour l’avoir organisée depuis des semaines soit simplement par hasard en passant place de la Vieille Halle aux Blés. Qu’importe, nous voilà réunis pour deux ou trois heures.

Durant cette parenthèse que vous vous accordez, mon souhait le plus sincère est de vous offrir un échange toujours unique et différent aux couleurs de l’émotion, de la simplicité, et de la  spontanéité  qui deviendra peut-être une petite graine à planter, une fleur à découvrir dans les jardins de vos secrets pour vous en souvenir dans la soirée, demain ou plus tard peut-être. 

 Vous êtes nombreux à venir à ces séances, habités par l’arrière-pensée légitime d’en savoir un peu plus sur Jacques, sa personnalité, sa vie ou son œuvre. Je réponds à vos questions, commentaires et souvenirs sans toutefois vous dévoiler à quel point vos interventions m’offrent elles aussi l’occasion d’apprendre encore tant de choses. Et parfois me vient l’envie de publier certains de vos témoignages dans les ouvrages que je rédige, comme Jacky, premier de la série Jacques Brel Chronique d’une vie qui sort en libraire ce 25 août.

Merci ! … À bientôt ?

France

 
 
 
 
 
 
 
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La Fondation Brel vous invite à une des projections des films « Les Adieux à L’Olympia » ou « J’arrive », présentés et commentés par France Brel.

Prochaines dates : lundi 8 août et lundi 1er novembre 2022

- de 11h à 13h : Les Adieux à L'Olympia 
- de 14h à 17h : J’arrive 

Possibilité de louer le Ciné Brel.

 
 
  
 
 
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Sur la place

Les concerts du dimanche

L’été est à nouveau musical à la Fondation Brel. Riche de notre expérience de l’année dernière c’est désormais deux concerts successifs que nous présentons au public certains dimanches de juillet, août et septembre lors de notre festival Sur la PlaceLa programmation de cette deuxième édition reste éclectique, variée et pétillante, réunissant artistes accomplis et musiciens en devenir dans le cadre accueillant et vivant de la place de la Vieille Halle aux Blés.

C’est dans une ambiance bon enfant d’un dimanche après-midi dans le centre animé de Bruxelles que nous vous invitons à vous laisser enchanter par un morceau de musique classique ou jazzy.

Dimanche 7 août :
- 16h00 - 16h50 : Imane Bou Antoun et Mario Giuerre
- 17h00 - 17h50 : Thomas Latouche, Wajdi Riahi, Issam Labbene et Denis Vercauteren

Dimanche 14 août :
- 16h00 - 16h50 : Thomas Maillet et Gayané Grigoryan
- 17h00 - 17h50 : Maya Nashoba

 
 
  
 
 
 
 

Promo du mois d’août

 
 
  
 
 
 
 

Extrait du tome II en préparation

 Paris qui mesure notre émoi[1]  

Ce lundi 8 avril 1947, Jacky fête ses dix-huit ans. Cependant, par respect pour la semaine des travailleurs, Lisette organise un repas la veille, regroupant autour de sa table ce dimanche 7 avril le jeune couple Pierre et Marie-Jeanne ainsi qu'Alice et Georges Dessart qui vient fêter son filleul. L’ambiance est bon enfant.

À la fin du repas quand les dineurs familiaux repoussent leurs assiettes[2] et comme dans de nombreux foyers belges, le sujet sensible de la question Royale s’invite dans les conversations. Le Roi Léopold III réside toujours à l’étranger et aucun accord fondamental ne s’impose pour son retour en Belgique.

Pendant que les hommes s’échauffent et argumentent leur point de vue sur ce thème délicat qui divise le pays, Lisette s’intéresse avec affection à Marie-Jeanne qui commence son dernier mois de grossesse.

Depuis qu’elle a appris qu’elle allait être grand-mère,[3] toujours enthousiaste au bonheur des autres, elle ne quitte plus son crochet, ses aiguilles et ses pelotes de laine aux couleurs pastel. Avec la complicité de sa sœur Léonie, Lisette passe de longs moments à rêver à l’arrivée de l’enfant annoncé. Mais l’approche de l’événement réveille aussi certains souvenirs du passé, les moments de joie mais ceux plus douloureux qui ravivent en elle tristesse et anxiété.[4] 

Oubliant l’échec scolaire de leur cadet, en guise de cadeau d’anniversaire, mes grands-parents offrent à Jacky un séjour à Paris, organisé avant le début de son entrée à la cartonnerie prévue pour le mois prochain. Romain a sans doute accepté l’idée de Lisette qui désire depuis si longtemps y passer quelques jour et souhaite aujourd’hui vouloir profiter sur (bénéficier), de cette occasion.

Et c’est ainsi que bras dessus, bras dessous, la mère et le fils, habités par cette même  joie de vivre qui les unit, débarquent en ce mois d’avril 1947 sous la somptueuse et bruyante verrière de la gare du Nord.

Une image contenant texte, route, extérieur, rue

Description générée automatiquement 

Un plan à la main, les deux complices parcourent la ville, tels des touristes provinciaux bien reconnaissables à leur accent du Nord. Tentés par mille lieux à découvrir, ils s’émerveillent de la beauté des monuments de la Ville Lumière. Ils descendent les Champs-Élysées, admirent les devantures des grands magasins, longent les quais, arpentent les allées des Tuileries[5], empruntent le métro sans oublier de faire poinçonner leur ticket. 

Tous deux s’étonnent de tant d’animation dans la capitale, de l’encombrement des rues et carrefours, du niveau sonore de la ville, eux qui aiment le pavé[6] tranquille de leur petite rue bruxelloise.

Ils sont impressionnés par cette foule circulant en tous sens, le pas pressé, sur les places, les trottoirs et dans les couloirs du métro. 

Furtivement du coin de l’œil, mon père regarde sa mère enthousiaste qui marche à ses côtés. Conscient des caprices et de la fragilité de sa santé il s’émerveille, lors de ce séjour, de son rajeunissement et de l’éclat de ses yeux, fruits des miracles qu’offrent les rires partagés. Au fil des heures de cette escapade parisienne, bercée par tant de distractions, Lisette oublie les moments d’inquiétudes, les maux de têtes, les soucis digestifs, les jours d’hospitalisation et même ses comprimés antidouleur. Marcher ainsi vers le bonheur en riant au bras d’une femme qui s’amuse de la vie, donne à Jacky l’impression d’être amené par des anges aux portes du Paradis.

Sur le gravier des allées du Jardin du Luxembourg ces gourmands de la vie dirigent leurs regards dans toutes les directions, s’amusent des mêmes détails  comme ce chapeau si original porté avec audace par cette élégante parisienne qu’ils viennent de croiser. La mère et le fils restent sensibles à l’harmonie des courbes d’une sculpture ou à la tendresse des jeunes pousses dévoilant aux regards des passants leur nouveau feuillage vert tendre.

Au printemps, au printemps
Et mon cœur et ton cœur sont repeints au vin blanc
…Vois, tout Paris joue la fête au village[7] 

Le temps d’une pause pour soulager leurs pieds échauffés, ils s’installent sur un banc non loin du bassin dans la douceur de ce printemps revenu et feuillètent, le temps d’une cigarette La Semaine de Paris,[8] cherchant le spectacle à découvrir en soirée.

En totale confiance, la mère et le fils sont liés par leur affection mutuelle. Des fils invisibles les relient, leur confirmant qu’ils sont construits sur le même modèle, celui de la joie de vivre, de la curiosité, de la générosité, de l’attention à l’autre avec cette pointe d’humour qui les empêche de se prendre au sérieux. 

En fin d’après-midi, épuisés, ils retrouvent leur hôtel. Le temps de laisser Lisette se reposer un peu et voilà les deux noctambules, le cœur ravi, se dirigeant à la nuit tombée, empressés vers les néons étincelants[9] d’une salle de spectacle. 

Durant ces quelques jours Jacky est fier de veiller sur sa mère. Il devient sa tour de garde[10], se rendant disponible, à l’affut du moindre de ses désirs. Tout comme le faisait Lisette lors de ses premières promenades avec son futur mari dans les rues de Bruxelles en 1921, aujourd’hui c’est leur fils cadet qui, accroché au bras de sa mère, se sent pousser des ailes. Ces moments de rapprochement avec son benjamin  lui rappellent aussi le temps béni de l’enfance de mon père quand il bénéficiait pour lui seul de ses attentions maternelles dans l’appartement du boulevard d’Ypres[11].

Guidés par une nuée de joie, le couple mère-fils déambule sur les trottoirs des grands boulevards[12]Ayant hérité de cette particularité de sa mère, Jacky se sent merveilleusement bien dans cet ailleurs qui l’éloigne des habitudes et routines de son quotidien qui le fait trop souvent sombrer dans les filets d’une profonde léthargie. 

Mais aujourd’hui, sous le soleil d’avril, Jacky et sa mère tels deux patineurs glissant sur la vie, le long de la rue de Rivoli, arcade après arcade[13] sourient de ce dépaysement bienfaisant.  

Même si le couple est souvent interrompu dans ses conversations par des bousculades involontaires ou des dépassements par quelques passants pressés, ma grand-mère, peut-être inspirée par ce décor inhabituel, se livre à certaines confidences et évoque ses souvenirs d’Afrique. Elle décrit les réceptions et mondanités d’avant la crise, à l’époque où Romain après avoir engrangé d’importants résultats financiers envisageait devenir rentier[14].

Longeant la Seine qui se promène et les guide du doigt[15] Jacky profite de ces longs moments avec sa mère pour lui avouer son anxiété à l’idée d’entrer à l’usine. Attentionnée, Lisette le rassure, lui rappelant le bonheur de son père à voir enfin ses fils prendre la relève à la cartonnerie.

Sur le boulevard Saint-Germain, passant devant le célèbre café de Flore, la mère et le fils aperçoivent des consommateurs qui libèrent deux chaises en terrasse et ils s’y glissent rapidement.   

Une image contenant texte, extérieur, bâtiment

Description générée automatiquement

Le temps de savourer un café crème, leurs âmes assoiffées de liberté, dégagées de toute contrainte, les voilà enchantés  à l’idée de se retrouver dans ce décor de carte postale. Paris leur appartient !

Le cœur plein et la tête vide[16] Jacky amoureux garde en permanence sur l’écran de ses pensées, le visage de Suzanne. Il aura tant de souvenirs à partager dès son retour.

 
 
 
 
 
  
 
 

Chaque mois, la Fondation Brel vous propose un extrait d’un des nombreux témoignages du film "J’arrive".

Ce mois-ci, Jacques Danois

 
 
 Jacques Danois (extrait du film J'ARRIVE) 
 
 
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Livre dor de nos activités

« J’aime Jacques Brel depuis toujours et cette exposition lui rend un merveilleux hommage et l’on y découvre tellement de facette de son immense personnalité. Merci » Exposition.

« Superbe. Film à découvrir pour l’homme, pour comprendre Jacques Brel. Et aussi pour se comprendre soi-même, à la recherche de l’aventure, de la vie. » Jean-Luc, film « J’arrive ».

« Exposition bouleversante, riche, variée, merci. Je suis venue de Paris pour la voir, j’ai pleuré à plusieurs reprise... » Nicky, exposition

« Très belle promenade à rater l’histoire de la ville, que j’ai faite pour la 3e fois et que je recommande à toute personne passant par Bruxelles. » Promenade.

« Félicitations pour ce supe parcours très agréable qui nous a fait redécouvrir les charmes du centre-ville de Bruxelles ainsi que les belles chansons de Jacques Brel ! » Nicole, promenade.

« Merci pour ce partage, ces émotions. Merci à France Brel pour tout ce travail d’archives mais surtout de communication. » Marion, séance avec France.

« Merci pour ce fabuleux récit du début du voyage avec toutes les difficultés suite à la maladie. » Guy, film « J’arrive ».

« Visite très complète, concerts et archives sur la vie du Grand Jacques. Si on avait pu, on y serait resté des heures et des heures… » Etienne, activités combinées.

 
 
 La Fondation présentée par France Brel 
 
 
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Pendant ce mois de juillet, les oeuvres de Jacques Brel ont inspiré… 

Le Plat Pays, La Valse à mille temps, Ne me quitte pas 

Chansons interprétées au piano et à l’alto par Gaspard Dehaene et Adrien Boisseau.

Regarde bien petit

Pour portraits sonores de patients en soins palliatifs lors de colloques médicaux à Rennes, par Thomas Menuet.

 
 
 
 
 

             

 
 
 

© Fondation Jacques Brel d’utilité publique 2018.

 
 
 
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