JEF 

Septembre 2023 

Un troubadour

Trois années essentielles de la vie de mon père ! 

Dès les premières lignes de cette suite du livre Jacky, tome I de la Chronique d’une vie, j’invite le lecteur à retrouver mon père, désemparé, le 25 décembre 1946 à Bruxelles.

Ce jour-là, il fait la connaissance du mouvement de jeunesse La Franche Cordée et de son créateur Hector Bruyndonckx. Suite à cette journée de Noël inoubliable tout devient possible pour mon père qui raccroche son désarroi au vestiaire. Il a 17 ans et encouragé par Hector, il concrétise son rêve d’auteur, écrit des poèmes, des articles, des éditoriaux, des parodies, des spectacles qu’il interprète. Sur des valeurs d’amitié et de solidarité, au fil des mois il recherche les rires et la joie qui développent les facettes de sa personnalité hors du commun.

Un récit chronologique rédigé au présent qui dévoile un Jacques Brel intime, face à l’émergence de son écriture, amarrée au parcours de sa vie. Assoiffé de musique, sensible et généreux, tourmenté par ses peurs, révolté contre l’ennui et l’hypocrisie mon père ne cesse de donner la priorité à l’autre.  

Un ouvrage pour partager documents, manuscrits, correspondances et témoignages dans le contexte historique, familial, politique, social et culturel de ces années d’après-guerre.

 Plus de 250 illustrations
Nombreux extraits de correspondances et manuscrits inédits. 

France Brel

Disponible cet automne, à la Fondation Brel et en librairie

 
 
 
 
 

Extrait du tome II

La Séance est levée

Le lundi 5 janvier 1948, à la suite des résultats comptables en légère baisse lors des derniers mois de 1947, Amand Vanneste fils convoque une réunion extraordinaire du comité de direction et annonce les mesures qu’il a l’intention de prendre. Il estime que la société peut réaliser durant cette année 1948 un bénéfice encore plus substantiel que celui de l’année précédente. Autour de la table, aux côtés de son père, Jacky note scrupuleusement les propos de son cousin  :

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

1) Suppression d’un mécanicien
2) Faire glisser Henri comme mécanicien
3) Je pense qu’il y a moyen de supprimer un homme a la comptabilité
4) Diminution des appointements du personnel de la direction
(avec augmentation du % sur les bénéfices)*

Directeur général, Amand profite du moment pour rappeler à chacun qu’en septembre, la cartonnerie prendra un nouveau tournant important. La société à responsabilité limitée deviendra une société anonyme sous la dénomination Vanneste et Brel, La Gondole. En attendant de recevoir du notaire François Dhont les documents à signer par chacun, Amand conclut la séance par sa formule habituelle  : La séance est levée, je vous libère et pensez, je vous prie, à mon chiffre d’affaires…

Le visage sérieux comme à son habitude l’homme rejoint son bureau pour y dicter une lettre en sténo à sa secrétaire. Jacky ressent une certaine considération pour son cousin Amand qu’il connaît à peine. Les familles Brel et Vanneste se fréquentent si peu.

Tout à la joie de quitter enfin cette table de réunion pour rejoindre son bureau, Jacky gravit les escaliers quatre à quatre afin de se dégourdir les jambes. Il emprunte des corridors reliant les différentes maisons venues agrandir au fil des ans l’implantation de l’usine. Il passe près de la cachette où son frère Pierre se réfugia plusieurs fois à la fin de la guerre, lors des visites impromptues des Allemands recherchant les jeunes gens à envoyer vers le travail obligatoire en Allemagne📗. Curieux de ces événements qu’il n’a pas connus à la cartonnerie, Jacky questionne Amand.

📗 Jacky, p. 214

Une image contenant miroir, réflexion, regardant, rond

Description générée automatiquementAMAND VANNESTE
Pierre était le plus jeune à l’usine durant la guerre. Il a été obligé d’y loger parce qu’on craignait qu’il ait pu être réquisitionné de nuit, à son domicile. On ne savait pas exactement comment les Allemands procédaient. Ton frère s’était organisé une cachette dans le bâtiment où se trouvent ton bureau et celui de ton père[1].

Mais le temps n’est pas à la nostalgie. Alors que Jacky est à peine installé à son bureau où son père le rejoint de son pas tranquille, la secrétaire lui passe une communication téléphonique. Un nouveau client semble intéressé par une importante commande de carton ondulé…

Reconnu pour son tempérament enjoué par le personnel de l’entreprise qui compte une centaine de personnes, peu à peu, Jacky se sent plus à l’aise avec les uns et les autres.

 Une image contenant miroir, réflexion, regardant, rond

Description générée automatiquementAMAND VANNESTE
Jacky était blagueur mais jamais méchant. Idéaliste, entreprenant, cherchant de nouveaux contacts, allant voir des gens, organisant des spectacles. Il était boute-en-train dans tout ce qu’il faisait[2].

Cette bonne humeur affichée dissimule toutefois une gêne quand Jacky est obligé de donner des instructions à des femmes et des hommes plus âgés que lui, riches d’une expérience qu’il ne possède pas. Observateur, Amand perçoit parfois derrière les manifestions joyeuses de mon père le sentiment d’une certaine gêne mais sans jamais l’évoquer, en raison des circonstances peu glorieuses de son arrivée à l’usine.

Pierre et Jacky, les deux frères, sont désormais amenés à travailler ensemble et leur cousin Amand devient témoin de leur entente, précisant toutefois  :

Une image contenant miroir, réflexion, regardant, rond

Description générée automatiquementAMAND VANNESTE
Jacques souffrait un peu d’un certain autoritarisme de Pierre, d’un certain premier rôle qu’il exerçait[3]. 

Tout comme Pierre en 1941 lors de son arrivée à l’usine, Jacky s’étonne de l’ambiance stricte qui y règne.

 Une image contenant texte, intérieur, microscope, noir

Description générée automatiquement PIERRE BREL
Il n’y avait pas de joie au travail. Personne ne rigolait. Les bureaux, c’était quelque chose de sérieux[4].

 
 
 
 
 

J’arrive • Le Pacifique

Projections tous les jours à 11h30 et 14h30

 
 
 
J'ARRIVE Bande annonce (2021)
 
 
 
 
LE PACIFIQUE Bande annonce (2023)
 
 
 

Vos réactions 

Surpris agréablement par l’honnêteté de ce premier volet. Montage réussi et interviews touchantes. Merci 

Quelle belle surprise d’entendre les maquettes de « Sans exigences » et des « Marquises ». 

Il est facile de suivre ; se révolter, renoncer pour vivre ses passions, c’est plus dur.

Partir, tracer sa voie, faire son chemin… faire sa vie !

 
 
 
 
 

Chaque mois, la Fondation Brel vous propose un extrait d’un des nombreux témoignages du film
« Le Pacifique ».

Ce mois-ci, France Brel

 
 
 France Brel (extrait du film J'ARRIVE) 
 
 
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Nouveauté Universal

Coffret 5 CD « Brel Brassens, les voisins magnifiques » 

« Georges Brassens et Jacques Brel ont habité le même immeuble. On ne peut s’empêcher de rêver à l’infini de ces deux voisins magnifiques qui se croiseraient dans le couloir, se visiteraient à l’impromptu pour écouter des chansons en chantier, partageraient une plâtrée de pâtes, riraient en douce du bêtisier du hit-parade… » Une préface de Bertrand Dicale.

Les voisins magnifiques présentent donc les œuvres des deux voisins dans un coffret 5CD abordant les thématiques chères à leurs auteurs : l’amour, l’amitié, l’injustice, le temps qui passe et la mort. Chaque CD débute avec des extraits d’interviews qui illustrent les positions des deux artistes. Les chansons des voisins s’entremêlent afin de récréer cette discussion / ce dialogue imaginaire qu’ils auraient pu avoir sur ces sujets. 

 
 
 
 
 

Agenda

Du 20 septembre au 31 octobre 2023 à la Fondation Brel

Des Avantages Extras pour l'anniversaire de museumPASSmusées : Les Adieux à L’Olympia à 5 € à partir du 20 septembre jusqu’au 31 octobre sur présentation du pass. Pas encore de Pass Musées ?

 
 

Du vendredi 6 au dimanche 22 octobre 2023 à Incourt (Belgique)

Concerts, projection de films et exposition de la Fondation Brel « Viens, Jef ».
Plus d’informations : https://www.brel2023.be/ 


 
 
 
 
 

« Jacques Brel, qui a fait de la belgitude un art »
La Libre du 31/08/2023

La Libre, quotidien belge francophone, publie ce jeudi 31 août les résultats d’une enquête auprès de ses lecteurs au sujet d’un hypothétique « canon francophone » dont l’objet serait d’établir une liste de références culturelles et historiques qui forgent la culture francophone de notre pays.

Un millier de réponses ont rendu hommage à deux femmes, Edith Cavell et Soeur Emmanuelle. Hergé leur tient compagnie avec… Jacques Brel.

Quelques commentaires  sont à lire sous le titre « Jacques Brel, qui a fait de la belgitude un art ».

Réf. La Libre du 31-08-2023 p. 34 & 35

 
 
 
 
 

             

 
 
 

© Fondation Jacques Brel d’utilité publique 2018.

 
 
 
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